GLOSSAIRE

L’analyse de genre est une condition préalable à l’intégration de la « perspective genre » dans les projets, les programmes et les institutions. Dans une analyse de genre, on examine le contexte d’un projet sous un prisme sexospécifique. On procède alors à une analyse des problèmes et des besoins existants, en identifiant les points de vue différenciés des femmes, des hommes et des personnes ayant d’autres identités de genre par rapport à leurs problèmes, leurs objectifs et leurs potentialités spécifiques. La principale caractéristique de cette analyse est la différence faite entre les besoins pratiques, dont la réalisation assure la satisfaction des besoins fondamentaux, et les intérêts stratégiques qui visent à transformer les structures de la société en éliminant les inégalités fondées sur le genre. La réalisation d’une analyse de genre est la norme pour tous les programmes de Mission 21.

L’égalité des sexes est fondée sur les principes de non-discrimination, de parité et de reconnaissance des différences. L’égalité ne signifie pas que les femmes, les hommes et les personnes ayant d’autres identités de genre sont identiques, mais plutôt que les possibilités qui nous sont offertes, ainsi que nos droits et nos responsabilités, ne doivent pas dépendre de notre sexe de naissance, ni de notre identité sexuelle ou de genre. Toutes les personnes doivent jouir des mêmes droits fondamentaux, des mêmes biens valorisés par la société, des mêmes opportunités, des mêmes ressources et des mêmes avantages tirés du développement humain. À la lumière de critères de visibilité, de reconnaissance, de participation, d’accès, de contrôle et de représentation, on peut étudier la manière dont ces principes d’égalité se matérialisent dans la pratique.

Une différence notable entre la notion d’égalité des sexes et celle d’équité entre les sexes est que l’égalité est un principe juridique universel, reconnu par les instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme tels que la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), et qu’il s’agit donc d’une obligation légale à laquelle les États ne peuvent se soustraire.

L’équité entre les sexes implique de traiter les femmes, les hommes et les personnes ayant d’autres identités de genre, en fonction de leurs besoins respectifs et d’une manière identique ou différenciée selon les circonstances. L’équité est un principe qui complète la notion d’égalité et qui joue un rôle déterminant, dans la mesure où il contribue à la réalisation de cette dernière.

À la différence de l’identité de genre, qui consiste à définir notre propre genre tel que nous le percevons en notre for intérieur, l’expression du genre se réfère aux manifestations extérieures de notre genre. Il s’agit par exemple de notre façon de nous habiller, de nous exprimer ou, plus généralement, de nous comporter en société. Notre perception du genre s’appuie généralement sur le modèle binaire socialement construit des formes d’expression masculine et féminine. La façon dont un individu exprime son genre n’est pas toujours révélatrice de son identité de genre (définition de l’OMS).

Alors que le sexe fait référence aux caractéristiques et aux différences biologiques, communes à toutes les sociétés et à toutes les cultures, le genre est lié à la manière dont la différence biologique est déterminée socialement et culturellement.

L’intégration de la perspective genre consiste à prendre en compte la question du genre du début à la fin d’une action planifiée. Il s’agit d’une stratégie qui vise à faire des préoccupations et des expériences des femmes et des hommes une dimension à part entière de la conception, de la mise en œuvre, du suivi et de l’évaluation des politiques et des programmes, et ce dans tous les domaines, aussi bien politiques et économiques que sociaux.

Le concept d’intersectionnalité permet d’étudier dans quelle mesure les identités sociales fondées sur le sexe, l’âge, l’appartenance ethnique, la classe sociale et d’autres caractéristiques se recoupent chez une même personne, générant différents types de discriminations qui se chevauchent. Par exemple, dans une société donnée, une personne peut être une femme tout en étant jeune (catégorie d’âge), autochtone (catégorie d’appartenance ethnique), etc.

La justice de genre s’exprime par l’égalité et l’équilibre des rapports de pouvoir entre les femmes et les hommes, ainsi que par l’élimination des systèmes de privilèges institutionnels, culturels et interpersonnels oppressifs qui perpétuent la discrimination.

L’orientation sexuelle fait référence à l’attirance physique, sentimentale ou émotionnelle que l’on éprouve pour d’autres personnes. L’orientation sexuelle est indépendante de l’identité de genre. L’orientation sexuelle présente trois composantes : l’attirance sexuelle, le comportement sexuel et l’identité sexuelle. L’orientation sexuelle est généralement définie en termes d’hétérosexualité pour désigner les personnes qui sont attirées par des individus du sexe opposé, et d’homosexualité pour désigner celles qui sont attirées par des individus du même sexe (Définition de l’OMS, 2016).

Les individus jouent différents rôles dans la vie, régis par des règles socialement construites qui établissent certaines façons d’être et de ressentir, de s’exprimer et de penser. Au fil de l’Histoire, l’un de ces rôles, à savoir celui associé au genre, a placé les femmes dans une situation d’exclusion et de subordination. Ces inégalités fondées sur le genre persistent dans pratiquement toutes les sphères de la vie. Dans presque tous les domaines, les variables du sexe, de l’orientation sexuelle, de l’identité de genre et de l’expression du genre expliquent les écarts considérables relevés entre les femmes, les hommes et les personnes ayant d’autres identités de genre, dans l’accès aux ressources, les structures décisionnelles et la jouissance des droits et des responsabilités.